vendredi 23 avril 2010

Vous avez dit marques?


Jeudi 21 janvier 2010, journal télévisé de CNN, l’actualité se focalise sur le rappel massif de véhicules de la marque Toyota. Oui Toyota, la grande marque automobile, premier constructeur mondial, réputé pour la qualité de ses produits. Malheureusement, ce jour là, un grain de sable qui s’était insidieusement glissé dans sa parfaite et pointue chaîne de production a ébranlé l’empire. Ce séisme, d’une forte magnitude, a engendré des répliques qui ont transcendé les usines et le siège de Toyota pour toucher tous les continents. D’une mer d’huile, l’empire se retrouve à naviguer dans une forte houle. L’image de qualité et de fiabilité qui s’est construite sur plusieurs décennies vient de prendre un coup…en quelques secondes.

Vendredi 22 janvier 2010, journal télévisé de TF1, je suis encore devant ma télé et cette fois j’en prends plein la..face. Le même écran cathodique me renvoie à une triste réalité qui à cet instant a vraiment dépassé nos frontières. Il est question de cybercriminels exerçant depuis (oh que c’est douloureux pour moi de l’écrire)…ma Côte d’Ivoire. Ils ont arnaqué un retraité français en lui soutirant toutes ses économies (150.000 euros). Excusez du peu !

Avec une image déjà bien écornée et pendant qu’elle essaie de se relever difficilement, et vlam ! Elle n’avait vraiment pas besoin de ça ! Une forte audience - un retraité, donc un homme âgé - qui a perdu de surcroît les économies de toute une vie – ruiné par des truands (allez disons le, par des ivoiriens). L’addition est bien salée. Le traitement de cette douloureuse actualité est sans équivoque et renvoie un message émotionnel fort avec des conséquences incalculables ; d’abord sur l’image de marque de notre pays et ensuite pour chacun de nous.

Aussi, je n’ose pas croire que de pays du cacao la Côte d’Ivoire est allègrement en passe de devenir le pays de la cybercriminalité. Je n’ose pas croire non plus que chacun de nous puisse être dorénavant indistinctement « blacklistés », car ivoiriens. Je n’ose pas croire enfin, qu’à force de se convaincre que le mental de nos éléphants footballeurs est faible, ce trait de caractère puisse être associé à tout ivoirien.

L’assertion suivante s’impose donc à nous : un pays est une marque. Une marque avec des valeurs tangibles et intangibles. De ce fait, à la Côte d’Ivoire sont associés des histoires, des imaginaires, des traits de personnalité, des compétences clés, des réalisations, etc.

Alors question : que reste-il aujourd’hui du goodwill de la marque Côte d’Ivoire ? N’est-il pas temps de rappeler nos produits défectueux et d’exporter nos produits phares : « notre savoir-faire », « nos traditions positives », « notre gastronomie », « notre hospitalité », « notre cinéma » ? Ainsi, chacune de nos actions positive en Côte d’Ivoire ou à l’étranger participera de la construction de la marque Côte d’Ivoire. Car chaque détail ou action apparemment insignifiante compte. Voyons grand en libérant nos énergies ! Voyons juste en agissant dans chaque détail ! Voyons bien en pensant pays plutôt qu’individu !

Comme aimait à le répéter mon professeur sur le campus de Jouy-en-Josas : « le diable est dans les détails.»